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La Ségrégation Résidentielle de Harlem

Introduction



Les grandes périodes de migration intra-urbaines au cours du 20e siècle ont certainement transformé les grands centres urbains. Ce phénomène conduit une large portion d’une population à migrer vers d’autres quartiers ou villes répondant mieux à leurs besoins. Se produit alors une période de désinvestissements où les habitations se vident, les commerces ferment et les industries quittent. Seuls ceux ne possédant pas les moyens de migrer demeurent. L’effet domino se met en branle et s’en suit une période où généralement les valeurs foncières chutent, le chômage et les crimes augmentent (Freeman, 2004). En bref, ces quartiers deviennent des no man’s land.

À titre d’exemple, ce phénomène s’est produit dans la partie nord de l’ile de Manhattan, plus précisément à Harlem. Ce quartier mythique de New York, jadis habité par l’aristocratie américaine au 18e siècle a vu sa population transformée au cours des grandes périodes noires qui ont affecté ce quartier : crise immobilière de 1904, la Grande Dépression, la période d’après-guerre et dernièrement les années 80 (Recoquillon, 2009).



Justement, au cours des années 80, ce quartier rimait avec décadence (Fig.1) : qui n’a jamais entendu parler du grand ghetto américain qui était Harlem ? N’ayant pas les moyens de migrer, un grand nombre d’Afro-Américains y résidait. Ces derniers étaient affectés par un taux de chômage parmi les plus élevés aux États-Unis, une grande proportion d’adultes illettrés, une abondance de crimes violents, la toxicomanie ou encore la prostitution. Harlem était fortement ségrégé, n’était pas fréquentable et il n’était pas recommandé aux étrangers de s’y rendre (McKnight, 2011; Recoquillon, 2009).



Pourtant ce quartier n’a pas toujours rimé avec la déchéance. Sa location est d’autant plus intéressante, située en plein Manhattan. Aussi, l’architecture du quartier est extrêmement riche et d’une qualité rare. Enfin, le quartier a vu passé des légendes qui a fait sa renommée. Prenons en exemple le Apollo Theatre (Fig. 2), situé sur la 125e avenue à Harlem. Ce club de musique a vu passé une panoplie de légendes de la musique américaine, que ce soit James Brown, Quincy Jones, Patti Labelle ou encore Aretha Franklin, pour n’en nommer que ces quelques illustres mécènes de la culture musicale afro-américaine. La musique a certes contribué à la notoriété de ce district de New York. À part entière, c’est la culture afro-américaine qui est dépeinte dans ce quartier, qui décrit la richesse de ce dernier (Kennedy, 2007).



Cet amalgame est d’autant plus intéressant puisque Harlem tente de renaitre de ses cendres. En effet, depuis la fin des années 80, un processus transforme peu à peu le paysage de ce quartier new-yorkais. En effet, les élus municipaux ont propulsé à l’avant-scène ce quartier afin que la population le réinvestisse. Y voyant une possibilité d’augmenter les recettes fiscales et d’améliorer la qualité de vie des résidents, les forces de l’ordre ont vite fait de nettoyer ce quartier. Ainsi, une fois le quartier nettoyé des crimes, des drogues et de la prostitution, le processus d’embourgeoisement, ou "gentrification", s’est mis en branle (Recoquillon, 2009).

Ce processus voit l’arrivée d’une nouvelle population avide des offres immobilières alléchantes disponibles dans ce district central de Manhattan. Les Blancs qui avaient quitté ce quartier le réinvestissent et ceux qui y habitent depuis des décennies voient leur quartier changé de couleur (Kennedy, 2007).

Également, il est important de noter que le processus d’embourgeoisement, ou "gentrification" tend à déplacer les résidents d’une localité au détriment des résidents mieux nantis (Alejandrino, 2000). Dans cette même ligne d’idée, l’auteure Kirkland (2008) expose la réalité du processus d’embourgeoisement dans certains quartiers de Nashville, au Tennessee, fortement habité par des Afro-américains, tel est le cas à Harlem. L’auteure souligne que cette forme de développement urbain peut supporter et renforcer la ségrégation résidentielle de la population afro-américaine. Ainsi, dans le cas de Harlem, serait-il possible que le processus d’embourgeoisement perpétue ce que justement ce dernier tente de corriger en déplaçant le problème au lieu de le régler ? Le processus d’embourgeoisement à Harlem renforce-t-il la ségrégation résidentielle des Afro-américains ?

Ce texte tentera de répondre à cette question. L’étude du cas de Harlem sera analysée, permettant d’apprécier la nature du site en métamorphose. Tout en souscrivant à l’idée de répondre à la question posée ci-haut, une explication des termes « processus d’embourgeoisement » et « ségrégation résidentielle » permettra de comprendre ces phénomènes.


La renaissance de Harlem



Le quartier de Harlem n’a pas toujours été tel qu’on l’a dépeint au cours du 20e siècle : le plus célèbre ghetto américain (Recoquillon, 2009). En effet, habité par l’aristocratie américaine au 18e siècle, ce quartier au cœur de Manhattan a vu sa population changée plusieurs fois au cœur de son histoire. Ainsi, depuis le krach immobilier de 1904, les propriétaires, voyant le prix de leurs logements fondre ont dû subdiviser leurs grands logements, les permettant ainsi de les offrir à un meilleur prix aux premiers venus. Voyant ces offres alléchantes, les premiers résidents Afro-américains se sont dont mis à s’installer dans ce quartier. À cette époque, la ségrégation et le racisme étaient patents. Voyant l’afflux de l’émigration afro-américaine, ceux qu’on dépeint comme les Blancs, se sont empressés de quitter ce quartier, qui sera dorénavant habité exclusivement ou par une très forte majorité d’Afro-américains (Recoquillon, 2009). L’émigration hispanique est venue plus tard.



Les années 80 ont fondamentalement marqué l’histoire de ce quartier. En effet, à cette époque, la très grande insécurité qui régnait dans ce quartier faisait la notoriété de ce dernier : il était inconcevable pour certains de franchir la frontière imaginaire de la 96e rue (Recoquillon, 2009). En traversant cette frontière, on se retrouve dans le quartier le plus densément ségrégué des États-Unis. Harlem était dévasté, dangereux, et où la « population [était] rongée par l’épidémie du crack » (Recoquillon, 2009 : 187). Les crimes violents étaient jusqu’à 10 plus élevés que dans d’autres quartiers de New York, déjà très élevés (Kennedy, 2007). La pauvreté, le grand taux de chômage et l’analphabétisme patent de la population adulte ne laissaient guère d’espoirs pour un meilleur avenir aux résidents de ce secteur. Ces problèmes, ajoutés au racisme, au laisser-aller et aux désinvestissements publics des instances gouvernementales, « avaient [aussi] conduit son capital architectural, pourtant magnifique, à se dégrader fortement » (Recoquillon, 2009 : 184).



Pourtant à cette époque, les terres et les lots vacants se faisaient de plus en plus rares à New York, là où la frénésie immobilière des plus beaux et plus grands lofts faisait rage. Cet état de fait a poussé les promoteurs immobiliers et aux élus municipaux à trouver des solutions. Étant donné que la Ville de New York possédait un grand parc immobilier à Harlem, où les terrains étaient tout simplement délaissés et « accumulé[s] au gré des faillites personnelles » (Recoquillon, 2009 : 188), les premiers balbutiements de changement se sont produits lorsque le maire de cette époque, M. Koch, a réalisé un plan de développement permettant la réhabilitation de ce quartier. Le projet de requalification de Harlem était axé sur deux priorités : « d’une part la préservation d’un quartier noir et d’un territoire central pour cette communauté et, d’autre part, la reconquête et la réintégration de ce quartier au territoire de Manhattan » (Recoquillon, 2009 : 184). Aussi, la réhabilitation de ce secteur devait augmenter l’intégration socioéconomique, sociale et ethnique des résidents de Harlem au reste de l’île de Manhattan (Freeman, 2004).  Ainsi, en très peu de temps, un vaste plan a permis la construction de nouveaux logements et la destruction de tout lieu d’habitations jugées insécures ou tout simplement insalubres. 



Lui succédant, le maire de l’époque, M. Giuliani, a quant à lui focalisé ses efforts sur le nettoyage de ce quartier : durant les années 90, un vaste projet de sécurisation a permis d’évincer les indésirables et de nettoyer les rues de Harlem, ouvrant la voie au processus d’embourgeoisement. Finalement, le maire Bloomberg a persévéré dans cette même voie, tout en focalisant sur la marchandisation et l’effet markéting de ce quartier : dorénavant, le message que les promoteurs immobiliers et élus municipaux véhiculaient était qu’il était dorénavant concevable, voir sécuritaire, de vivre dans Harlem (Recoquillon, 2009).

Ainsi, situé au centre de la capitale financière mondiale, le processus d’embourgeoisement a vite pris son ascendant et en très peu de temps, des nouvelles tours de bureaux, de lofts de luxe (Fig.5) et de grandes chaines américaines se sont installées. À cette même époque, l’agrandissement de l’Université Columbia dans Harlem allait contribuer à la frénésie de la requalification urbaine de ce quartier. L’agrandissement de cette université au cœur de quartier allait précipiter les changements :


« de nombreuses études montrent le rôle moteur des universités dans les quartiers en transition. En effet, en attirant une population avec des ressources plus importantes, des gouts et des modes de vie différents de ceux des populations locales, et, surtout, un renouvèlement rapide de la population permettant une croissance forte des loyers, les universités sont souvent un acteur majeur dans la gentrification des quartiers » (Recoquillon, 2009 : 190).


Outre l’agrandissement de l’Université Columbia, le deuxième axe de requalification était la 125e Avenue, aujourd’hui l’avenue Martin Luther King (Fig.6). C’est sur cette avenue que les conflits les plus patents se sont déroulés. En effet, c’est à cet endroit que l’on découvre les changements de moeurs qui se sont produits à Harlem, depuis le début du processus d’embourgeoisement.  Autrefois une artère vibrante, où l’on trouvait de tout et de rien à prix modique, où les vendeurs ambulants étalaient leurs marchandises sur le trottoir, l’arriver des Starbuck de ce monde allait métamorphoser le quartier au complet. En effet, le retour de la population blanche a attiré à son tour les enseignes que ces derniers privilégient. Ainsi, souvent n’ayant plus les moyens de magasiner dans ces nouveaux magasins, la population afro-américaine a vu naitre une barrière inimaginable jusqu’à ce moment : Harlem n’était plus ce qu’elle était.


À ce stade, nous comprenons que le processus d’embourgeoisement a certes réhabilité un quartier en décrépitude. Mais qu’en est-il de sa population ? L’un des objectifs principaux de la réhabilitation de Harlem était de préserver la nature démographique de ce quartier : ce quartier était fortement afro-américain et ces derniers devraient pouvoir y résider et y vivre sans contrainte. Mais est-ce vraiment le cas ? Le processus de requalification urbaine a-t-il permis à la population afro-américaine de sortir de la misère présente dans leur quartier ou ne fait-elle que perpétuer la ségrégation résidentielle ? Pour répondre à ces questions, une explication approfondie du processus d’embourgeoisement est nécessaire.


Le processus d’embourgeoisement



En effet, l’embourgeoisement ou "gentrification" est un phénomène relativement nouveau. Ce dernier est souvent décrit comment étant la transformation fondamentale, souvent raciale, de la démographie urbaine (Kirland, 2008). En effet, le processus d’embourgeoisement s’effectue lorsqu’une population tend à se déplacer au détriment d’une nouvelle population, souvent plus nantie, résultant par une transformation démographique significative et du paysage urbain (Bostic et Martin, 2003).  En d’autres termes, l’embourgeoisement attire une minorité, aux moyens financiers souvent substantiels, dans un bassin majoritaire, le plus souvent composé d’habitants aux faibles moyens. Enfin, les quartiers subissant le processus d’embourgeoisements sont souvent habités par des Afro-américains, ou des résidents d’autres couleurs (Kirland, 2008).

Aussi, outre les transformations démographiques, selon l’auteur Perez (2004) le processus d’embourgeoisements s’effectue sur une période progressive, résultant dans une reconfiguration graduelle dans les aspects résidentiels et consommatrices du quartier. Ce phénomène entraîne de surcroit le déplacement des résidents actuels ne pouvant plus s’acquitter les hausses de loyers, de la valeur foncière et des coûts élevés des commerces haut de gamme. Enfin, des résidents sont aussi évincés par certains propriétaires en échange de rétributions financières. 

Il est aussi important de noter que ces modifications sont conduites par une minorité blanche, de la classe moyenne ou riche et des professionnels pour le plus part (Kirkland, 2008). De surcroit se produit le phénomène de "displacement" ou de déplacement, tel que mentionné ci-haut. Ce fait se produit lorsque les résidents actuels sont forcés de se déplacer parce qu'ils ne peuvent plus se permettre de résider dans les quartiers où s’amorce le processus d’embourgeoisement (Freeman, 2005). En conséquence, ce phénomène attire à son tour l’avenue de nouveaux commerces, tels que des restaurants haut de gamme, attirés par les présages d’une transformation future favorable aux causes de leurs entreprises.

Aussi, l’auteure Kirkland (2008) illustre magnifiquement ce phénomène. En effet, l’auteure décrit comment le simple fait de voir des Blancs promener leurs chiens, dans la ville de Nashville, au Tennessee,  est le présage des premières étapes du processus de l’embourgeoisement.



Enfin, quoi que le processus d’embourgeoisement varie d’un endroit à un autre, ce dernier produit toujours le même effet : le déplacement d’une population au détriment d’une autre. Ce déplacement finira par produire une ségrégation résidentielle, où un espace-frontière sera édifié. Tel que décrit dans les communautés urbaines, aux États-Unis, ce sont, dans la majorité des cas, les Afro-américains qui subissent les conséquences de ce processus, étant donné qu’ils résident le plus souvent dans les lieux où s’effectuent ces métamorphoses [gentrification] (Kirkland, 2008).



La ségrégation résidentielle

En ce qui concerne la "ségrégation", cette dernière connait plusieurs formes : raciale, résidentielle, sociale, pour n’en nommer que quelque unes. En effet, le terme "ségrégation" désigne :
 

"tout phénomène évolutif ou état de séparation de groupes ethniques ou sociaux, à l’échelle intra-urbaine, urbaine, régionale   ou nationale, confirmée ou favorisée éventuellement par la loi, légitimée socialement, et qui conduit à la formation d’aires ségréguées, de territoires homogènes et d’espaces-frontières" (Wikipedia, 2012).

De plus, toujours selon la même source : "comme la discrimination, la ségrégation est directe ou indirecte. De fait, elle est soit volontaire ou la résultante de décisions individuelles ou institutionnelles". Cette dernière peut donc exister sans nécessairement connaître une forme. 

En terme général, la ségrégation résidentielle est souvent citée pour décrire de nombreux problèmes que font face les Afro-américains, tel que Massey et Denton (1993) l’ont décrit. En effet, selon l’auteur Immergluck (1998), la ségrégation peut mener à réduire l’accès à l’emploi, à la concentration de la pauvreté, aux faibles économies de quartiers et à une maigre accumulation de la richesse, compte tenu de la faiblesse de l’appréciation résidentielle dans certains quartiers où la ségrégation résidentielle est présente.


Conclusion


Selon certains auteurs, le processus d’embourgeoisement ne fait qu’accentuer sinon perpétuer la ségrégation résidentielle des moins nantis (Freeman, 2004; Perez, 2004; Kirland, 2008; Recoquillon, 2009). Ainsi, dans le cas de Harlem, on découvre que le processus d’embourgeoisement, quoique difficilement quantifiable, tend à reproduire sinon à perpétuer la ségrégation résidentielle des Afro-américains.

Tel que mentionné plutôt, le processus de "gentrification"  produira tôt ou tard la ségrégation résidentielle, si ce n’est déjà fait. Il est important de noter que cette dernière à certes changer de forme : il est peu concevable de croire qu’une friche de population refusera de vivre aux côtés d’Afro-américains, tel était le cas jusqu’aux années 80 à Harlem. Cette ségrégation a changé de nature : un espace-frontière financier, imaginaire, est édifié. L’avenue des marques de luxes, de restaurants hauts de gammes et de tout ce que produit le processus de "gentrification" créera un espace où les moins nantis ne seront tout simplement plus les bienvenues : ils sont évincés petit à petit, ne pouvant plus s’acquitter des charges de loyer et autres biens de consommation (Kennedy, 2007).

Certes, en ce qui concerne le cas de Harlem, tel que mentionné par l’auteur Recoquillon (2009), certains élus municipaux se sont battus pour préserver la nature démographique du site en métamorphose.  Ces derniers ont gagné quelques batailles : le plan de réaménagement a permis l’augmentation de la construction des loyers pour les moins nantis, l’amélioration nette des conditions sanitaires et sécuritaires du quartier et l’intégration à l’employabilité des habitants du quartier dans les nouveaux commerces. Mais ces quelques gains ne renverseront pas la tendance lourde qui est la construction de lofts luxueux qui sont 10 fois plus nombreux que les logements à loyer modique (McKinight, 2011). Harlem est en train de devenir le nouveau Soho ou même Tribeca, quartiers en vogue à New York, où les prix des loyers et lofts se vendent en moyenne à plus de 2,4 millions de dollars (Sorking, 1999).

Avec la "gentrification" de leur secteur, les résidents de Harlem n’ont plus seulement peur de perdre leurs maisons, mais aussi leurs histoires et la culture de leur riche passé. La "gentrification" doit-elle être revue ? L’aspect humain, sociétal, souvent mis de côté lorsque ce processus ce met en branle, doit-il être intégré et devenir l’une des priorités de toute métamorphose urbaine ? Surtout, comment l’intégrer, comment parvenir à ce que l’aspect social de la réhabilitation urbaine ne soit plus mis de côté au détriment de l’aspect financier ? Enfin, où iront ces victimes du displacement (Kennedy, 2007) ? Qui à son détour accueillera cette franche de cette population désabusée et victime de la volonté des plus riches ? Le cycle ne fait que recommencer. Le problème n’est que déplacé.

 

 

Bibliographie



Alejandrino, S. V. (2000). Gentrification in San Francisco's Mission District: Indicators and Policy Recommendations. Report prepared for Mission Economic Development Association of San Francisco, pp.16. Article extrait de la base de donnée : EBSCOhost.



Bostic, R.W., Martin, R.W. (2003). Black Home-owners as a Gentrifying Force? Neighbourhood Dynamics in the Context of Minority Home-ownership. Urban Studies, Vol. 40, No. 12, pp. 2427–2449. Article extrait de la base de donnée : EBSCOhost.



Freeman, L., Braconi, F., (2004). Gentrification and displacement : New York City in the 1990s. Journal of the American Planning Association, Winter 2004, v.70, n.1, p.39-52. Article extrait de la base de donnée : EBSCOhost.



Freeman, L. (2005). Displacement or succession? residential mobility in gentrifying neighborhoods. Urban Affairs Review, Vol. 40, No. 4, pp. 463-491. Article extrait de la base de donnée : Avery Index to Architectural Periodicals.



Immergluck, D. (1998). Progress Confined: Increase in Black Home Buying and the Persistence of Residential Segregation. Journal of Urban Affairs, Vol. 20, No. 4, pp. 443-457. Article extrait de la base de donnée : EBSCOhost



Kennedy, M., (2007). There goes the hood : views of gentrification from the ground up. Journal of the American Planning Association, Spring 2007, v.73, n.2, p.250-251. Article extrait de la base de donnée : Avery Index to Architectural Periodicals.



Kirkland, E. (2008). What’s Race Got To Do With It? Looking for the Racial Dimensions of Gentrification. The Western Journal of Black Studies, Vol. 32, No. 2, pp. 18-30. Article extrait de la base de donnée : EBSCOhost.



Massey, D., & Denton, N. (1993). American apartheid: Segregation and the making of underclass. Cambridge, MA: Harvard University Press. Article extrait de la base de donnée : EBSCOhost.



McKinight, J.M., (2011). Harlem’s new Renaissance. Architectural Record, Sept. 2011, v.199, n.9, p.30. Article extrait de la base de donnée : Avery Index to Architectural Periodicals.



Perez, G. M. (2004). The Near Northwest Side Story: Migration, Displacement, & Puerto Rican Families. Berkeley, CA: University of California Press. Article extrait de la base de donnée : EBSCOhost.



Recoquillon, C. (2009). Les enjeux de la revitalisation urbaine : Harlem, du ghetto au quartier chic. Article paru dans Herodote.org: http://www.herodote.org/IMG/pdf/Herodote_132_Recoquillon.pdf


Sorkin, M., (1999). Letter from New York. Architectural Review. Nov 1999, v.206, n.1223, p.36-37. Article extrait de la base de donnée : Avery Index to Architectural Periodicals.



Wikipedia (2012). Ségrégation Résidentielle. Récupéré le 18 Novembre 2012 : www.wikipedia.org

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